Pourquoi Google prend de l'avance sur OpenAI
Les annonces récentes autour de Gemini 3 marquent un tournant majeur dans l'univers du voyage : on passe de la simple planification à l'assistance complète, capable non seulement de rechercher et comparer, mais aussi de réserver. Pour l'industrie touristique québécoise, ce changement redéfinit où et quand les voyageurs effectueront leur réservation. Et dans cette course, Google a pris une longueur d'avance considérable.
Google contrôle le moment décisif
Tout commence par une recherche.
- « Activités hivernales Estrie »
- « meilleurs spas au Québec »
- « festival juillet Montréal »
- « chalets avec spa Montérégie »
Au Québec comme ailleurs, c'est ainsi que naît l'intention de voyage. Google capte ces signaux depuis des années, mais l'intégration de l'IA à l'échelle de son écosystème amplifie cette domination de façon spectaculaire.
Maps, YouTube, Search, Chrome, Gmail, Android : ce sont les plateformes où le voyageur québécois passe déjà une part essentielle de sa vie numérique. Résultat ? Google voit les signaux avant tout le monde. Les premières recherches, les repérages cartographiques, les lectures d'articles, les vidéos d'inspiration, les courriels de confirmation d'achats antérieurs, les trajets passés — tout cela constitue un « graphe d'intention touristique » colossal. OpenAI, pour sa part, interprète brillamment, comprend, imagine... mais ne peut pas transiger (pas encore, du moins).
L'intégration complète arrive
Les nouveautés annoncées montrent que Google ne veut plus simplement inspirer. Il veut planifier, organiser et réserver. Gemini permet désormais de proposer des itinéraires intégrant toutes les contraintes (dates, budget, style), de recommander hébergements et activités, de vérifier prix et disponibilités, et même de déclencher ou compléter une transaction. Ce qui prenait autrefois une douzaine d'onglets et plusieurs heures glisse maintenant à l'intérieur d'une même conversation.
Pour un voyageur montréalais organisant des vacances d'hiver dans Charlevoix, Gemini pourrait bientôt assembler l'ensemble du séjour sans jamais quitter l'écosystème Google.
Le problème d'OpenAI
OpenAI excelle dans la créativité, la personnalisation, l'imagination d'itinéraires et le récit de voyage. Mais il lui manque les fondations nécessaires à la transaction touristique : accès natif aux inventaires d'hébergement, systèmes de disponibilité, infrastructure de tarification dynamique, outils anti-fraude, paiements intégrés, connexions à grande échelle avec les fournisseurs. Ce sont des couches industrielles qui se construisent sur des années.
Google les possède depuis longtemps via Google Flights, Google Hotels, Google Pay, ses partenariats avec les GDS et OTA, ses API publicitaires et son réseau phénoménal de données comportementales. Dans l'univers de l'IA touristique, la capacité à déplacer l'inventaire vaut plus que la capacité à le décrire.
L'enjeu pour le Québec
Si Google réussit à intégrer la planification et la réservation dans un seul flux conversationnel, l'impact sera monumental. Une plus grande portion des décisions se déplacera en amont, dans un espace que les entreprises touristiques québécoises ne contrôlent pas. Cela signifie moins de trafic direct vers les sites web, moins de temps pour convaincre, moins d'occasions d'influencer les choix, et une dépendance accrue aux algorithmes externes.
Mais ce n'est pas que du risque, c'est aussi une opportunité. Dans un futur centré sur l'IA, les hébergements, attraits, restaurants et activités québécois qui performeront le mieux seront ceux qui offrent des données claires, des visuels riches et un inventaire structuré. Descriptions à jour et précises, attributs normalisés (commodités, distances, heures), photos professionnelles cohérentes, politique d'annulation claire, disponibilité visible, tarification transparente, avis authentiques bien gérés, contenu multilingue. Plus les données sont structurées, mieux l'IA peut comprendre, classer, recommander et vendre.
Repenser la stratégie
Pour les associations, alliances et organismes de gestion de la destination, trois implications majeures se dessinent. Le SEO devient conversationnel, multimodal et prédictif. Les campagnes inspirantes devront être intégrées plus tôt et visibles là où s'exprime l'intention. Et la découvrabilité deviendra plus déterminante que la promotion, et la visibilité algorithmique primera sur la visibilité publicitaire.
OpenAI reste cependant le meilleur outil actuel pour concevoir des itinéraires hyper-personnalisés, imaginer des expériences uniques, répondre à des questions très locales, bâtir des micro-conciergeries, alimenter les assistants conversationnels privés et créer des scénarios culturels et événementiels spécialisés. Dans le tourisme québécois, on peut imaginer que OpenAI sera probablement le moteur des expériences sur mesure, tandis que Google sera le moteur de conversion de masse.
Ce qui compte vraiment
L'avenir du tourisme numérique ne sera pas tranché par celui qui écrit le plus beau texte. Il sera défini par celui qui voit l'intention apparaître, l'interprète instantanément, puis permet l'action immédiatement. Aujourd'hui, et encore plus depuis les annonces récentes, Google construit ce pont plus vite que quiconque!
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